La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina)
Statut de protection
- Directive "Habitats" : annexe II et IV
- Convention de Berne : annexe II
- Liste rouge de l’UICN
- Niveau national (arrêté du 22-VII-1993)
Description
Mesurant entre 15 et 40 millimètres, ce longicorne est d'un bleu cendré, d'aspect duveteux, avec des taches noires veloutées en nombre et de formes variables.
Les antennes, composées de 11 articles, dépassent largement la longueur du corps chez le mâle, où des touffes de poils noirs ornent les articles 3 à 6 (les articles 3 à 8 chez la femelle).
Biologie de l'espèce
Les adultes émergeant du bois mort entre juillet et août vivent une dizaine de jours. Les femelles attirent les mâles sur des sites favorables à la ponte, du bois fraîchement coupé, des chablis ou de vieux arbres blessés. On peut observer jusqu'à une cinquantaine d'individus s'activant ensemble aux heures chaudes de la journée pour s'accoupler.
Le reste de la journée et de la nuit, ils se réfugient dans le feuillage des arbres, jusqu'à plusieurs centaines de mètres, ou vont s'alimenter sur les fleurs des ombellifères.
L'accouplement dure plusieurs heures. La femelle dépose ensuite ses oeufs dans des anfractuosités du bois (souches, grosses branches, plaies d'élagage…), en évitant les zones trop sèches. À l'aide de son ovipositeur long et souple, elle les insère profondément (2 à 4 cm).
Les larves, xylophages, forent des- galeries. Le développement larvaire débute dans du bois dépérissant ou en cours de séchage ; il se poursuit dans le bois mort, durant au moins deux années.
La nymphose s'effectue dans une loge aménagée au contact de l'écorce, au plus tôt au début de l'été de la deuxième année suivant la ponte. Peu de temps après, les adultes émergent.
Facteurs écologiques - Habitats
Son hôte de prédilection est le hêtre. La Rosalie des Alpes vit également sur d'autres feuillus : frêne, saule, aulne, charme, chêne… végétation.
Principes de conservation des populations et des habitats
La Rosalie des Alpes est très attirée par les bois coupés, entre autres ceux destinés au chauffage et déposés en bords de routes ou de pistes.
Ainsi, de nombreuses pontes n'auront pas d'avenir car les bûches seront brûlées avant la nymphose des larves. Ce bois doit donc être enlevé avant que les femelles ne viennent y pondre, c'est à dire avant l'été. Celles-ci optent alors pour d'autres sites plus naturels pour se reproduire (souches, chablis, branches…).
Conserver du bois mort en forêt demeure la meilleure assurance de pérenniser les populations. Il est donc important de laisser sur place les branches mortes lors des coupes de bois et de favoriser des bouquets de vieillissement.
Il est également recommandé de maintenir la mixité des forêts (présence de hêtres dans les sapinières) car c'est par le maintien d'une activité sylvicole raisonnée que l'on préserve cette espèce.
________________________
En téléchargent le document d'objectif, vous aurez la liste des espèces présents sur les marais de l'Erdre.