Le Triton crêté

Le Triton crêté (Triturus cristatus)



Statut de protection


 
  • Directive "Habitats" : annexe II et IV
  • Convention de Berne : annexe II
  • Protection au niveau national
  •  

 

Description

Grand triton à peau granuleuse, qui peut atteindre 17 cm de longueur. Son dos est gris-brun foncé avec des taches noires, plus ou moins nettes, les flancs sont piquetés de blanc et le ventre est jaune-orangé maculé de taches noires, de taille et de disposition variables.

En livrée nuptiale, la crête dorso-caudale du mâle est fortement dentée et bien développée.


Biologie de l'espèce



Le triton crêté mène principalement une vie terrestre et nocturne à l’état adulte, en hibernation ou en estivage sous des pierres, sous des souches, dans des galeries du sol et autres lieux humides. Par contre, la reproduction s’effectue dans l’eau, en fin d’hiver et au printemps, ainsi que le développement larvaire, les jeunes pouvant rester aquatiques tant qu’ils n’ont pas atteint leur maturité sexuelle.

 

Facteurs écologiques - Habitats



Le triton crêté est plutôt une espèce de paysages ouverts et plats. On le trouve principalement dans des zones bocagères avec prairies et plus occasionnellement dans des carrières abandonnées et des zones marécageuses. En période de reproduction, il y fréquente des biotopes aquatiques de nature variée : mares, sources, fontaines, fossés, bordures d’étangs, … Les mares demeurent toutefois son habitat de prédilection en période de reproduction et de développement. Celles-ci doivent être de préférence bien ensoleillées, assez vastes, profondes, avec une végétation dense, ménageant cependant des espaces d’eau libre. Les berges doivent offrir des pentes douces facilitant le déplacement des tritons entre milieu terrestre et milieu aquatique.

Le triton crêté occupe généralement des eaux stagnantes, oligotrophes ou oligo-mésotrophes, plutôt sur substrat argileux, riches en sels minéraux et en plancton.

Les prédateurs sont assez nombreux. Parmi les oiseaux, on peut citer les ardéidés, les corvidés, les rallidés. Mais ce sont surtout les poissons d’une part (Perche-soleil, Poisson-chat, poissons carnassiers mais aussi cyprinidés, qui, en affouillant les herbiers aquatiques, détruisent des pontes et des jeunes stades larvaires, …), les insectes d’autre part (coléoptères aquatiques, Ranâtre, Nèpe, larves d’odonates, larves de Notonecte, etc…) qui représentent la principale menace pour les stades larvaires et juvéniles. Le développement contemporain de l’Ecrevisse américain (Orconectes limosus) en Erdre peut aussi poser problème aux urodèles.


Facteurs favorables


   
  • Permanence de points d’eau avec végétation aquatique dense et sans connexion avec le réseau hydrographique principal (limitation de la possibilité de colonisation par les poissons et les écrevisses)
  •  Préservation du bocage périphérique
  • Bonne qualité de la connectance entre les points d’eau favorables (confort hydrique des déplacements favorisé par l’hydromorphie des sols et une couverture herbacée des espaces interstitiels)
  • Profondeur conséquente des points d’eau, au moins entre janvier et juillet (0.50 à 1.00 m)
  • Bonne qualité physico-chimique de l’eau


Facteurs défavorables

  • Comblement, abandon des points d’eau
  • Empoissonnement
  • Destruction des herbiers aquatiques
  • Destruction ou altération de l’habitat terrestre et des zones de transit entre les mares (remembrement, mise en culture, …)
  • Dégradation de la qualité physico-chimique de l’eau
  • Prélèvement à but aquariophile ou commercial (illégal)


 

Etat de conservation des populations et des habitats sur le site



Sur le site, les données relatives au triton crêté émanent de l’Etude écologique EDEN – Ouest-Aménagement 1991-1992. En raison de la richesse et des caractéristiques de l’Erdre et de ses marais, les populations de Triturus superspecies cristatus doivent être très modestes et cantonnées à quelques mares et points d’eau périphériques (les Vaux, la Poupinière, …) et à des fossés déconnectés de la rivière (les Dureaux, les Belles, …).

Dans tous les cas, le comblement volontaire ou l’atterrissement naturel faute d’entretien, risque de se traduire à court terme par la disparition du triton crêté sur le site, a priori déjà peu favorable à l’espèce en raison du taux de prédation très élevé.

Enjeux



Espèce de référence. Espèce d’intérêt communautaire (Annexe II de la Directive Habitats – Faune –Flore) protégée sur l’ensemble du territoire français et inscrite à la Convention de Berne. En outre, à la différence du triton marbré, plus commun en Loire-Atlantique, le triton crêté présente une distribution départementale très clairsemée et semble ici en déclin généralisé.

Ill est indispensable de préserver ou de multiplier des mares et autres point d'eau nécessaires à la reproduction du Triton crêté. Il est également important de maintenir ou de développer un maillage de mares compatible avec les échanges intrapopulationnels (quelques centaines de mètres entre deux mares proches).

La préservation du Triton crêté passe aussi par celle de son habitat terrestre. Il est indispensable de laisser à proximité de la mare les tas de pierre, de bois, des bosquets ou des haies
 

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En téléchargent le document d'objectif, vous aurez la liste des espèces présents sur les marais de l'Erdre.